Ayant renoncé à passer le canal de Panama, nous nous offrons
un mois de flâne dans les îles Grenadines et encore en Martinique, avant de
mettre le cap sur les Açores, la saison des cyclones commençant à la fin du
mois de mai.
Une petite escale sur la côte sous le vent de l’île de Sainte
Lucie
Marigo Bay ; le site est très beau, mais tout y est
orienté vers un tourisme de grand luxe… ce n’est pas trop notre tasse de thé.
Les deux Pitons. Deux majestueux pains de sucre volcaniques.
A leur pied le vent souffle en violentes rafales.
Nous nous laissons séduire par la petite île de Carriacou,
située 20 miles au Nord de Grenade et 130 miles au sud de la Martinique.
Beaucoup moins élevée que Saint Lucie ou la Martinique, elle
reçoit peu de pluies. L’eau y est rare, et à la fin de la saison sèche, les
chèvres et les moutons peinent à trouver de quoi manger.
Les 7000 habitants sont quasiment tous descendants des
Africains déportés là par des Français au 18ème siècle. L’île est devenue ensuite
anglaise ; elle fait partie de l’état de Grenade, indépendant depuis 42
ans, et les couleurs nationales fleurissent partout. Le tourisme est peu développé. Les relations avec les
habitants sont sympathiques et détendues.
On y construit de superbes bateaux en bois ; les plans sont franchement modernes.
Les chemins côtiers
Visité Oisters Bay, un immense abri naturel dans la mangrove,
parfait « trou à cyclone », autant qu’il est possible…
Sur les
racines des palétuviers s’accrochent des huitres.
ici
Sandy Island. Parfaits pour la baignade avec masque et palmes.
Les poissons sont très nombreux et de toutes les couleurs
possibles !
Nous avons profité de notre séjour pour sortir le bateau de
l’eau et le caréner au chantier de Carriacou. Les algues poussent très vite
dans l’eau à 27° des tropiques. Les prix sont bien inférieurs à ceux de
Martinique.
A Carriacou nous étions à 12°30 minutes de latitude
nord : le point le plus au sud de notre périple atlantique !
Remontant vers la Martinique, nous avons fait escale à Petit
Tabac, un minuscule îlot de sable blanc et de corail à l’est des Tobago Cays,
dans l’état de Saint Vincent : un petit paradis digne des lagons du Pacifique !
De retour en Martinique le 6 mai, nous prenons d’abord
quelques jours pour sillonner l’île en voiture,
nous abreuver de paysages superbes, de forêt tropicale, de
montagnes, de rivages…
La Martinique est un
paradis…
Pourtant aujourd’hui un tiers des terres, les rivières et
l’eau de mer sont polluées par la
chlordécone. On en retrouve dans les légumes, les œufs, les poissons et même le
rhum. Cet insecticide a été largement répandu dans les bananeraies jusque dans
les années 90, alors qu’il était déjà interdit aux USA depuis une quinzaine
d’années. C’est un perturbateur endocrinien pouvant induire des cancers, des
troubles de la fécondité, l’obésité, le diabète…
De grandes zones sont interdites à la pêche. Un gigantesque travail d’information et de sensibilisation
est en cours, encore timide. L’agriculture biologique se
développe… un peu.
Nous avons fait de grandes ballades à pieds, parfois guidés
par Jean-François. Il bourlingue dans les Caraïbes depuis de nombreuses années
sur le voilier qu’il a construit. Nous nous sommes rencontrés à Carriacou, et
retrouvés ensuite en Martinique.
Dans les sous-bois, nous rencontrons une foule de crabes de
terre dits « matoutous », ainsi que de gros bernard-l’hermites, qui
apprécient la chair des noix de coco.
Restent les derniers préparatifs,
quelques courses et démarches, la surveillance rapprochée des bulletins météo…
Nous serons parés pour reprendre la mer le 13 ou le 14 mai.